Réaliser un classement universel des chefs cuisiniers en 2025 implique de composer avec des critères internationaux, des distinctions contestées et des carrières marquées par l’innovation autant que par la controverse. Les distinctions Michelin, les classements mondiaux et les réseaux sociaux créent des dynamiques de reconnaissance mouvantes.
Certains chefs, reconnus pour leur contribution à la gastronomie, détiennent des palmarès impressionnants, tandis que de nouveaux venus bouleversent régulièrement la hiérarchie. La diversité des parcours, des styles culinaires et des influences culturelles façonne un palmarès où la célébrité s’acquiert autant par la technique que par l’influence médiatique.
Pourquoi certains chefs deviennent-ils des icônes mondiales de la cuisine ?
La notoriété d’un chef cuisinier ne tient jamais au hasard. Elle s’appuie sur la maîtrise technique, mais aussi sur une capacité à réinventer l’art culinaire et à donner du sens à chaque assiette. Prenons l’exemple d’Hugo Roellinger, sacré Meilleur chef de l’année 2025 : héritier d’une lignée, il place la transmission, l’écologie et la créativité au cœur de sa démarche. Chez lui, la gastronomie française s’accorde avec les enjeux de durabilité. Privilégier la pêche responsable, bannir la viande, célébrer la biodiversité : ses partis pris résonnent aussi fort chez les guides que chez les convives.
Un chef qui marque son époque propose une cuisine en prise directe avec les défis du monde. Massimo Bottura investit dans Food for Soul, José Andrés s’engage dans des missions humanitaires et Grant Achatz repousse les limites du sensoriel. Ce qui distingue ces grands noms, c’est autant leur vision que leur impact social. Engagement pour la planète, valorisation des terroirs, innovations techniques : ces préoccupations dépassent largement les murs de leur restaurant.
La transmission intergénérationnelle reste un pilier. Les familles Bras, Marcon ou Roellinger perpétuent et réinventent la haute cuisine française. D’autres, comme Ferran Adrià ou Alain Passard, avancent en solo et bousculent les codes par l’expérimentation ou l’approche végétale. Les distinctions, qu’elles viennent du Michelin ou du Gault & Millau, saluent certes leur chemin, mais la véritable reconnaissance internationale se mérite par la capacité à ouvrir de nouveaux horizons pour la gastronomie.
Voici les traits communs que l’on retrouve parmi ces icônes :
- Innovation et vision audacieuse
- Transmission familiale et héritage
- Engagement sociétal et environnemental
- Rayonnement international par la pédagogie et l’exemplarité
Panorama 2025 : le classement des cuisiniers les plus célèbres au monde
En 2025, la scène culinaire internationale s’anime comme jamais. La France, fidèle à sa réputation, occupe le haut du tableau. Hugo Roellinger, chef du Coquillage, s’impose en leader : sa troisième étoile Michelin lui est décernée cette année, vingt ans après son père Olivier, couronnant une trajectoire familiale et une gastronomie repensée autour de la durabilité et du respect des ressources marines.
La diversité des profils révélés par les classements mondiaux frappe par sa richesse. Pascal Hainigue, chef pâtissier à l’Auberge de l’Ill, est honoré comme chef pâtissier de l’année. Paul Marcon s’illustre en décrochant le Bocuse d’Or 2025. Au-delà de l’Hexagone, la reconnaissance s’étend : Massimo Bottura (Osteria Francescana), Rene Redzepi (Noma), Dominique Crenn (Atelier Crenn), Joan Roca (El Celler de Can Roca) et Mauro Colagreco (Mirazur) figurent parmi les noms les plus cités.
Qu’il s’agisse de Paris, Londres, Tokyo ou Hong Kong, la vitalité des grandes métropoles s’affirme. Les guides Michelin et Gault & Millau saluent une nouvelle génération qui place innovation, transmission et responsabilité au premier plan. Le palmarès 2025 confirme : chaque chef distingué incarne une approche unique de la haute cuisine, reflet d’une époque ouverte et inventive.
Portraits inspirants : biographies et parcours hors du commun
En 2025, certains parcours se détachent nettement. À commencer par celui d’Hugo Roellinger : héritier d’une famille bretonne, il succède à son père Olivier, lui-même couronné vingt ans plus tôt. Sa formation auprès de Michel Bras, Pierre Gagnaire, Michel Troisgros et Michel Guérard l’a amené à tracer sa propre route : défense d’une pêche durable, exclusion de la viande, protection des océans. La triple étoile Michelin et l’étoile verte, obtenues cette année, viennent saluer un engagement concret pour l’écologie.
Le parcours de Mory Sacko incarne une nouvelle dynamique. Originaire de Seine-et-Marne, aux racines maliennes et sénégalaises, il bâtit un pont inédit entre l’Afrique, le Japon et la France. Son restaurant MoSuke à Paris, distingué par une étoile Michelin dès 2021, propose des rencontres de saveurs : miso, mafé, bouillons subtils et grillades d’anguille. Il transpose ce métissage dans MoSugo (street food) et s’illustre aussi sur France 3 avec « Cuisine ouverte » ou lors de collaborations avec Louis Vuitton.
La transmission reste le socle de la haute gastronomie française. Les familles Bras et Marcon en sont le parfait exemple : Michel et Sébastien Bras, Régis, Jacques et Paul Marcon préservent et renouvellent une tradition d’excellence. Paul Marcon, lauréat du Bocuse d’Or 2025, incarne ce dynamisme. À l’Auberge de l’Ill, Pascal Hainigue règne sur la pâtisserie, tandis que Coline Humbert et Steve Gellot élèvent respectivement l’art du service et de la sommellerie chez Jean Sulpice et Anne de Bretagne.
Ce panorama met en évidence une pluralité de parcours et de convictions, où chaque chef compose sa propre histoire, entre fidélité à la tradition et goût du risque. La scène mondiale se nourrit de ces trajectoires contrastées.
Découvrir leurs restaurants et s’initier à leur univers culinaire
En Bretagne, à Saint-Méloir-des-Ondes, Le Coquillage d’Hugo Roellinger se positionne en référence des saveurs marines. Trois étoiles Michelin, une étoile verte : ce restaurant va bien au-delà des standards, avec une cuisine qui donne la priorité aux produits locaux et à la préservation des ressources. Ici, la mer s’invite à chaque table : poissons, crustacés, algues de la baie du Mont-Saint-Michel, chaque plat traduit un engagement affirmé. Le soin du geste, l’art des accords et la puissance des épices prolongent l’expérience.
À Paris, MoSuke de Mory Sacko bouscule les frontières. Il marie influences africaines, japonaises et françaises, récoltant une étoile Michelin dès sa première année. La carte joue la surprise : mafé de veau marié au miso, anguille laquée sur fonio. Pour une expérience plus décontractée, son comptoir MoSugo propose une street food inventive qui ne renie jamais l’identité du chef.
La transmission irrigue aussi les grandes maisons : Pascal Hainigue sublime la pâtisserie à l’Auberge de l’Ill, véritable institution alsacienne. Steve Gellot, sommelier chez Anne de Bretagne, sait faire vibrer un vin face à un homard bleu. Coline Humbert, récompensée pour son sens du service, orchestre l’accueil chez Jean Sulpice à Annecy, où la montagne inspire chaque création.
À l’étranger, quelques restaurants s’imposent comme des destinations incontournables : l’Osteria Francescana de Massimo Bottura à Modène, le Noma de René Redzepi à Copenhague, l’Atelier Crenn de Dominique Crenn à San Francisco ou encore le Mirazur de Mauro Colagreco à Menton. S’attabler dans ces lieux, c’est découvrir des univers où la technique et l’émotion avancent de concert, portés par un engagement sincère.
Face à ce tour d’horizon, une certitude s’impose : la gastronomie mondiale ne cesse de se réinventer, portée par des chefs qui font bouger les lignes, chacun à leur façon. Qui sera le prochain à bouleverser la hiérarchie ? Le rideau reste ouvert.


